Abstract
Étymologiquement les vocables texte et textile sont issus du même mot d’origine : le verbe latin « texere » qui signifie « tisser ». Les notions de texte et textile sont donc étroitement liées depuis des milliers d’années, et certains pensent même que les textiles auraient pu être une forme de langage avant l’avènement de l’écriture. En comparant les deux, on voit qu’à plusieurs titres ils se ressemblent et ont des composants similaires : Des fibres textiles sont remaniés puis filés, et avec des fils on peut tisser et créer toutes sortes de beaux textiles, habits et tapisseries. Et de la même façon nous avons des lettres qui peuvent être « remaniées » en mots, qui à leur tour peuvent être combinés en phrases et finalement produire des textes. Autrement dit : Avec des fils nous pouvons tisser des textiles, avec des mots et des phrases nous pouvons tisser des textes – et les deux nous offrent une infinité de possibilités pour créer. Travaillant comme traductrice et étant tisserande passionnée, j’ai été ravie lorsque j’ai découvert et appris ce lien entre texte, textile et tissage, et j’ai profité de l’occasion pour pouvoir les combiner et les explorer dans ce master. Pour ce mémoire de master qui constitue une étude de cas, j’ai donc choisi de traduire en norvégien des extraits du livre non traduit en norvégien Textiles et vêtements du monde (2007) écrit par la styliste et l’auteure française Catherine Legrand, et d’accompagner ma traduction d’une analyse. En m’appuyant principalement sur l’œuvre de Jean Delisle : L’Analyse du discours comme méthode de traduction (1980) je présente les fondements de la Théorie interprétative de la Traduction (TIT). Au centre de mon attention dans ce mémoire est la distinction cruciale que fait la TIT entre la traduction par correspondances et la traduction par équivalences. Parmi les sujets que j’aborde, est aussi la différence d’un point de vue stylistique entre la manière dont on s’exprime en français et en norvégien. À travers cette étude de cas, j’espère donner une idée du processus qu’est la traduction. Je tiens également de démontrer que traduire est une profession créatrice qui exige la possession de plusieurs compétences.