Abstract
Si les débats sur l’utilité de la grammaire en didactique du FLE ont révélé son rôle crucial, la question de son contenu et de ses conduites en classe reste encore ouverte. Alors que la nature des objectifs du français, comme langue étrangère et comme langue maternelle est bien évidente (le FLE a l’apprentissage de la langue pour objectif fondamental, tandis que le FLM ne s’intéresse qu’à son analyse), les frontières entre leurs grammaires ne sont pas encore nettes, et c’est justement le grand facteur qui explique la différence entre les activités grammaticales correspondantes en classe de FLE.
Bien au-delà de cette différence fondamentale, d’autres facteurs rendent, aujourd’hui, l’approche de la grammaire encore plus subtile. La diversification des contextes d’enseignement/apprentissage du FLE, qui, en définitive, expliquent les différences entre les types de son enseignement/apprentissage, notamment par la grammaire, trouvent des explications à différents niveaux d’analyse. Tout d’abord au niveau du CECR comme référence générale et commune à l’enseignement/apprentissage des langues européennes étrangères, quelle que soit la langue et son contexte d’enseignement /apprentissage. Ensuite, au niveau des planifications locales, ici, la promotion de la connaissance, qui, à l’instar du CECR, évoque de la même manière l’enseignement/apprentissage des différentes langues étrangères enseignées dans les écoles (dont les réalités ne sont pas forcément les mêmes), et qui, à la différence du CECR, ne donne ni une description des activités grammaticales à faire, ni celle de leur conduite. Et puis, au niveau de la politique de l’éducation plurilingue dans les contextes scolaires européens, en général et norvégien, en particulier, et enfin, au niveau de la didactique spéciale du FLE, qui n’est pas toujours en accord avec les réalités des contextes d’enseignement/ apprentissage comme celui-ci, éloignés des réalités de la langue.
Dans ce mémoire, il a été question de ces différents facteurs, susceptibles d’être impliqués par les multiples réalités, communes ou différentes des divers contextes d’enseignement/ apprentissage du FLE, qui donnent des explications différentes aussi, aux formes et aux contenus de l’activité grammaticale, en général et de l’exercice, en particulier, dans le contexte du FLE qui a été discuté ici. La question au départ était de regarder comment les exercices grammaticaux, employés dans l’enseignement/apprentissage du FLE au lycée, s’inscrivent dans les orientations théoriques et didactiques du FLE actuel, et surtout dans quelle mesure, ils répondent à l’objectif de développement de la compétence communicative. Et comme les facteurs impliqués sont nombreux, les réponses à ces questions varient aussi selon le niveau d’analyse. Alors que ces exercices s’insèrent assez bien dans les directives du CECR et de la promotion de la connaissance, du point de vue de la littérature de la grammaire du FLE, il y a un écart de fond entre eux et la concrétisation de leur objectif communicatif, un écart qui exprime la nécessité de leur révision, notamment au niveau de leur contextualisation et de la détermination des règles grammaticales en jeu.